Nous ne considérons pas le choix de la démocratie locale comme une simple déclaration d’intention. En effet, après une longue expérience de décentralisation mise en chantier dans les années soixante du siècle dernier, au lendemain de l’indépendance, cette option est devenue aujourd’hui une réalité constitutionnelle tangible, illustrée par les principes énoncés dans la nouvelle Constitution, qui a fait de la régionalisation avancée le fondement de l’organisation territoriale du Royaume.
Nonobstant les spécificités propres à la forme unitaire ou fédérale de nos deux pays, les deux systèmes ont ceci de commun, du point de vue de l’administration moderne du territoire national, qu’ils s’appuient sur le principe de décentralisation au niveau des différentes instances territoriales locales. Nous partageons également les mêmes principes fondateurs de la démocratie locale, qui sont consacrés par la nouvelle Constitution marocaine, en l’occurrence la libre administration, la coopération et la solidarité, et la garantie apportée pour assurer la participation des populations concernées dans la gestion de leurs affaires, et favoriser leur contribution au développement humain intégré et durable.
La régionalisation avancée repose sur la consolidation des fondements de la démocratie territoriale, participative et citoyenne, le renforcement du socle culturel, social et historique propre aux différentes régions du Maroc et la promotion de leurs spécificités régionales et locales respectives. Cette dynamique est menée dans le cadre du Maroc unifié des régions, avec ce que cela implique en termes de réforme et de modernisation des structures de l’Etat et de bonne gouvernance fondée sur la répartition la plus judicieuse qui soit des compétences entre le centre et les régions, dans le cadre de la démocratie de proximité. Celle-ci permet à chaque région d’exploiter ses potentialités propres, d’affirmer ses particularités et de jouer le rôle qui est le sien en tant que véritable levier de développement. Elle l’habilite également à prendre en charge le processus de développement économique et social, non pas dans une logique de subordination à l’Etat, mais aux termes d’un partenariat réel avec lui, et avec le secteur privé et la société civile. Le but ultime est de réaliser un développement équilibré et de réduire les disparités entre les différentes régions.
Nous sommes déterminés à assurer une mise en œuvre pleine et entière de ces principes, de sorte que la régionalisation avancée s’étende à toutes les régions du Royaume, avec, au premier chef, les provinces du Sahara marocain.